01 avril 2020
« Je suis stressé, j’arrive pas à dormir, j’ai mal au dos, j’ai peur la police qu’elle ramène quelque chose ici. Le médecin n’est pas là, j’ai très mal au dos, la tête elle éclate, j’ai demandé doliprane pour la tête, y a pas.
C’est compliqué avec la police. C’est bizarre. Il n’y a rien du tout, ni masques, ni gants, ni gel pour laver les mains, rien du tout. Les gens viennent de dehors, c’est pas comme nous ici, c’est pas une bonne idée, c’est pas protégé. On a trois doses de savon, chacun, par semaine. On mange tous les secteurs ensemble, mais chacun a sa table. Mais on est deux par chambre, comme d’habitude. L’OFII il est plus là, la Cimade ça fait 15 jours qu’il est plus là. A midi l’infirmier vient et il donne les médicaments pour dormir, et après il se barre, après tu le vois plus. Demain j’aurai une chance de sortir ou pas ? Normalement ils ont pas de droits de me garder moi ici, parce que les frontières elles sont fermées, y a pas d’aéroports, y a pas d’avions, y a rien du tout. Les juges ils savent rien de ce qu’il se passe ici. Y a pas de tribunal, tout est en visio, même moi j’ai pas pu parler à l’audience. »