Action contre l’ouverture du nouveau CRA de Lyon

Nous relayons le texte de camarades concernant l’ouverture du nouveau CRA de Lyon :

« Ce lundi 17 janvier 2022 a lieu l’ouverture officielle du nouveau CRA (centre de rétention administrative) de Lyon, à côté de l’aéroport Saint-Exupéry, ainsi que le transfert des prisonnierxs de l’ancien CRA en son sein. Pour ne pas laisser l’Etat organiser sa politique d’enfermement dans le silence, nous avons décidé de visibiliser l’ouverture du nouveau CRA et de perturber le transfert en soutien aux prisonnierxs.

Depuis des mois, l’ouverture d’un nouveau CRA se fait dans le silence médiatique le plus total, alors qu’elle constitue un élément de plus dans la répression à l’égard des personnes considérées comme sans-papiers, et dans la politique migratoire raciste et criminelle de l’Etat français.

En 2019 le Gouvernement Macron annonçait la construction de 3 nouveaux CRA (à Lyon, à Bordeaux et à Olivet près d’Orléans).
Ce sont les premières constructions de CRA depuis près de 10 ans, mais ces dernières années, des centaines de nouvelles places ont été créées, les taux d’occupation des CRA ont continué d’augmenter (agrandissement, extension, rénovation) et de nouveaux projets sont déjà en cours.
L’objectif de l’Etat est clair : augmenter toujours plus les capacités d’enfermement quitte à y mettre des millions d’euros pour criminaliser, torturer et expulser les personnes qui n’ont pas les bons papiers selon l’Etat français. Les CRA, CPR, centres fermés et équivalents sont ainsi l’un des maillons de la chaîne répressive contre les sans-papiers. Ils sont la continuité immédiate des opérations de rafles dans les lieux de transit et les quartiers populaires, l’envers de l’organisation du non-accueil ainsi que le prolongement direct des violences policières contre les exiléxs, que ça soit dans les camps à Calais ou ailleurs.
La machine carcérale vient compléter l’arsenal des politiques de refoulement, toujours plus sophistiquées et criminelles par la militarisation et l’externalisation des frontières.
Le contexte électoral actuel, saturé par les mots d’ordre des extrêmes droites, renforce et légitime encore plus que d’habitude les discours racistes et sécuritaires de l’Etat. Les surenchères islamophobes, le mythe d’un « ennemi de l’intérieur » et la banalisation des théories du remplacement, diffusés à tour de bras sur les plateaux des médias maintstream, offrent un terrain favorable au durcissement des politiques migratoires et encouragent le gouvernement à multiplier les mesures racistes et la persécution des exil.ées.
Les travaux du nouveau CRA de Lyon ont commencé au printemps 2020. Il est situé sur la parcelle de l’aéroport de Lyon Saint Exupéry, très proche du CRA déjà existant. Sa capacité est de 140 places qui s’ajoutent aux 140 places déjà existantes.
Le système des CRA est un véritable business pour nombre d’entreprises privées et d’associations qui se font du fric avec la construction, la gestion et la maintenance de cette prison. Le nouveau CRA a couté plus de 20 millions d’euros à l’Etat qui vont dans les poches du géant du BTP Eiffage.
Actuellement, en plus des violences quotidiennes inhérentes à l’enfermement subies par les prisonnierxs s’ajoutent la crainte et l’insécurité liées au contexte sanitaire (promiscuité, pas de mesures barrières, pas d’accès aux soin).
En effet, le CRA de Lyon est un véritable cluster depuis le début du mois de décembre.

Depuis quelques semaines, il sert officiellement de « CRA-Covid » et des prisonnierxs de toute la France testéxs positifves y sont transféréxs.

Informons nous, ne laissons pas cette ouverture dans le silence.

A BAS LES CRA !

A BAS LES FRONTIÈRES !

SOUTIEN A TOUSTES LES PRISONNIERXS ! »

Rassemblement samedi 19 décembre à 14h devant le CRA de Cornebarrieu Toulouse

POUR L’ABOLITION DES PRISONS POUR ÉTRANGER.E.S !

Le 18 décembre, pour la Journée internationale des migrantEs, nous rejoignons les collectifs de sans-papiers et tous leurs soutiens pour un acte 4 : continuer la lutte pour la régularisation de toutEs les sans-papiers, la fermeture des centres de rétention administrative (CRA) et le logement pour toutEs.

Les images du démantèlement du camp à Saint-Denis et de la répression policière lors de la manifestation des exiléEs place de la République à Paris donnent à voir comment l’État traite les personnes vulnérables, sans abri. Mais loin des caméras, la répression est le quotidien des exiléEs, notamment à Calais.

Cette violence policière et ce racisme d’État s’exercent sur les sans-papiers partout, tout le temps : dans les rues, les camps, les squats, et dans les CRA. Les CRA sont des prisons pour étrangerEs, où les personnes y sont humiliées, déshumanisées et violentées par l’État.

Cette violence policière et ce racisme d’État s’exercent depuis des décennies sur les populations précaires et racisées. Appliquant une doctrine coloniale du maintien de l’ordre dans les quartiers populaires, la police harcèle, insulte, humilie, frappe, mutile et tue.

Il s’agit ainsi de soumettre les populations : de les invisibiliser, de les maintenir à la marge et dans la précarité, de permettre leur exploitation. Les CRA ont une fonction comparable, ils ne servent pas qu’à expulser et punir les sans-papiers, mais aussi à les faire vivre sous la menace permanente de l’enfermement et de l’expulsion, afin de les maintenir corvéables et invisibles, d’en faire une main d’œuvre délocalisée à l’intérieur du territoire.

La fuite en avant autoritaire et fascisante de l’État s’accentue avec la loi de « sécurité globale », tandis que la « loi confortant les principes républicains » (ex-loi contre le « séparatisme ») affiche une islamophobie d’État totalement décomplexée. Ces lois alimentent l’imaginaire d’un ennemi de l’intérieur qui est à contrôler, enfermer, expulser, à la suite des lois sécuritaires et racistes qui ont précédé et se sont empilées au fil des ans.

Sous le prétexte d’une « lutte anti-terroriste », l’État s’attaque depuis des années à toutes les personnes musulmanes ou supposées telles. Avec la décision récente de dissoudre le CCIF sur la base d’accusations fallacieuses, il cherche aussi à désarmer les luttes contre l’islamophobie, la résistance et l’auto-organisation de celles et ceux qui subissent le racisme d’État.

Contre cet État raciste, contre sa police, nous opposons une auto-organisation émancipatrice, décoloniale, anti-impérialiste et antiraciste, nous nous joignons aux collectifs de personnes concernées qui organisent la défense et la riposte.

Nous soutenons les luttes que les personnes enfermées mènent à l’intérieur des CRA, elles exigent leur libération et la fermeture de tous les CRA en France.

En solidarité avec les personnes sans-papiers emprisonnées au CRA, venez le samedi 19 décembre à 14h ! Notre collectif organise un covoiturage, n’hésitez pas à nous contacter au 07 51 37 96 57.

Papiers pour toutEs ou pour personne, ni prison, ni CRA, ni expulsion. À bas le racisme d’État ! À bas les frontières !

 

Appel à un rassemblement devant le CRA de Toulouse Cornebarrieu samedi 3 octobre

Comme des centaines d’organisations, nous avons rejoint l’appel pour la Marche nationale des Sans-Papiers (1). Des actions sont organisées à travers toute la France, à partir du 19 septembre. Les marches convergeront à Paris pour une grande manifestation le 17 octobre afin d’exiger la régularisation des sans-papiers, la fermeture des centres de rétention administrative (CRA) et le logement pour tout·es.

Les étranger·e·s sans papiers sont poussé·es à s’invisibiliser, elles sont maintenu·e·s dans des conditions de vie et de travail précaires grâce à la menace permanente de l’enfermement dans les CRA et de l’expulsion. Les CRA ne sont rien d’autres que des prisons pour étranger·e·s, racisme d’État et capitalisme ont toujours fait bon ménage.

Il est essentiel de nous mobiliser car les politiques de persécution des sans-papiers sont de plus en plus féroces. l’État cible à nouveau les étranger·e·s en renforçant par exemple les conditions de la double peine, qui consiste à expulser les personnes sans papiers qui ont fait de la prison, avec pour objectif d’expulser d’avantage au nom du féminisme (2), ou encore en augmentant les expulsions pour des « motifs de trouble à l’ordre public ».

Plus généralement, l’État dans ses discours fascisants aux relents colonialistes est encore en train de cibler les quartiers populaires, les personnes racisées, les immigrés et les musulmans en les accusant d’ « ensauvagement » et de « séparatisme », concept pour lequel un projet de loi est prévu qui permettra un renforcement des politiques sécuritaires et la continuité de l’impunité des violences policières. (3)

Nous nous sommes joint·es à cette initiative d’une marche nationale car les personnes sans papiers s’organisent pour arracher leurs droits et il est urgent que tout le monde soit solidaire.

Nous soutenons les luttes que les personnes enfermées mènent à l’intérieur des CRA et qui exigent leur libération et la fermeture de tous les CRA de France.

Dans différentes villes, des rassemblements, des parloirs sauvages devant les CRA ont eu lieu et vont encore s’organiser d’ici le 17 octobre. Cette date est en hommage aux centaines d’algériens massacrés le 17 octobre 1961 par la police à Paris.

À Toulouse, les collectifs des Sans-papiers (4) soutenus par de nombreuses organisations appellent à un rassemblement le samedi 3 octobre à 15 h devant le CRA : avenue Latécoère, 31700 Cornebarrieu. Nous nous joignons à cet appel.

En solidarité avec les personnes sans-papiers emprisonnées au CRA, venez ! Notre collectif organise un covoiturage, n’hésitez pas à nous contacter au 07 51 37 96 57.

Papiers pour tout·es ou pour personne, ni prison, ni CRA, ni expulsion. À bas le racisme d’État !

(1) https://blogs.mediapart.fr/marche-des-solidarites/blog/120820/19-septembre-17-octobre-marche-nationale-des-sans-papiers

(2) https://www.lejdd.fr/Politique/tribune-le-discours-femonationaliste-indigne-de-marlene-schiappa-3980944

(3) https://bouamamas.wordpress.com/2020/08/01/546/

(4) https://www.facebook.com/events/3391445837587852/