MOBILISATION POUR LA JOURNÉE INTERNATIONALE DES MIGRANT-ES


📢🔥 JEUDI 18 DÉCEMBRE – TOULOUSE
À l’appel de la Marche des Solidarités, des collectifs, associations, partis politiques et syndicats appellent à la mobilisation, à la grève et à une marche antiraciste
Contre le racisme d’État et l’impérialisme, solidarité avec toustes les immigré.es

NI CRA NI PRISON NI EXPULSION

14h – Projection & discussion « Les petites mains invisibles »
📍La chapelle – 36 rue Danielle Casanova

16h – AG antiraciste
📍La chapelle – 36 rue Danielle Casanova

18h30 – MANIFESTATION 📢
📍RDV Conseil départemental de la Haute-Garonne – 1 bd de la Marquette

Témoignages de personnes enfermées au centre de rétention de Toulouse Cornebarrieu

Nous relayons les témoignages de personnes enfermées au centre de rétention de Toulouse Cornebarrieu rencontrées lors de visites au parloir ces dernières semaines.
La situation pour les Algérien.nes est toujours la même, les préfectures n'obtiennent pas de laissez-passer de l'Algérie pour les expulser et les juges des libertés et de la détention maintiennent quand même les personnes en CRA.
Les conditions de vie sont, comme toujours, indignes et déshumanisantes : racisme, violences policières, mauvaise nourriture, les prisonniers ont faim, absence de soins médicaux, de nombreuses personnes malades ou souffrant de troubles psychiques sont maintenues enfermées.
L’objectif de l’État est d’enfermer systématiquement les sortants de prison et d’appliquer la double peine. Pour rappel, cela consiste à enfermer au CRA puis à déporter les personnes alors qu’elles ont purgé leur peine de prison.

Témoignage de L. H :
L. H a refusé un premier vol pour le Maroc et pour résister au second vol programmé, il a avalé des piles et des pièces de monnaies. Il a perdu connaissance et a été emmené à l’hôpital pour un lavage d’estomac. A la suite de son hospitalisation, il a été mis directement dans l’avion.
Nous avions parlé avec L. H. entre les 2 vols de déportation :
« Je suis arrivé en France à 11 ans… J’ai fait 5 ans de prison, ma carte séjour a périmé pendant la prison et le renouvellement n’a pas été autorisé. Ils m’ont mis une OQTF et j’ai été emmené à l’aéroport direct. Ça m’a choqué, je m’y attendais vraiment pas. J’ai grandit ici – je voulais ressortir pour retrouver ma famille qui est là, on m’envoie à l’aéroport pour aller au Maroc directement. Ça fait des années, j’ai personne au Maroc. Je suis en train de faire toutes les démarches, j’ai pris un avocat et tout. Je préfère crever que partir au Maroc, je vous jure, j’ai même eu des idées bizarres qui me sont passées par la tête. J’ai toute ma famille qui est ici, du jour au lendemain on veut m’envoyer au Maroc. J’ai déjà envoyé un dossier au juge, il l’a pas encore lu, entre temps on m’a déjà pris un billet d’avion. On m’éloigne de ma famille. Ma faute je l’ai payée, mais là c’est mon avenir, je suis au bord du suicide, la vérité, sincèrement, j’ai l’impression que j’existe même plus, j’ai l’impression qu’y a plus de loi. Je travaille depuis que j’ai 16 ans, j’ai tous les documents, depuis mes 18 ans j’ai mon premier CDI. On dirait c’est fait exprès, même si on tient le coup, à la fin ça passe, y’a plus de quoi tenir. J’ai ma femme qui est dehors elle a besoin de moi, elle est enceinte elle va bientôt accoucher. Je suis épuisé, on me ramène au CRA je suis encore plus épuisé. Ma femme elle prend 2 jours rien que pour venir me voir elle vient de Marseille pour me voir, ça coûte 300-400 euros rien que pour des allers retours. Ma mère pareil, elle habite actuellement à Montpellier, je suis loin de tout le monde c’est une galère. J’ai pas besoin de gâteaux, de bonbons, j’ai besoin de ma liberté j’ai besoin de retrouver ma famille au plus vite. J’attire pas l’attention j’ai l’impression. Il faut se faire du mal pour attirer l’attention vous voyez ce que je veux dire ? On me traite de la pire des manières. »

Témoignage de B. K : 
« Il y avait un Palestinien avec nous dans le secteur A. Il y a surtout des Algériens, quelques marocains et ce Palestinien, il est sorti, il est resté que 4 jours. Il a passé 2 ans à Seysses parce qu’il a fait une vidéo où il a parlé d’Israël. Il est resté 2 ans à Seysses dans le secteur des gens dangereux. Ils sont allés le chercher chez lui, ils ont fait une perquisition chez lui. 
À Toulouse c’est pire qu’à Marseille le centre, ici les flics la police ils sont méchants ils tapent les gens au cachot pour pas qu’on les voit. L’autre jour quelqu’un ne voulait pas manger, le flic lui a dit mange, il a dit non c’est une gamelle, le flic lui a dit « tu es un chien c’est pour toi ». Le gars, il a dit quelque chose pour se défendre, le flic l’a emmené au cachot pour le frapper. J’ai remarqué et j’ai fait attention, c’est dommage on a pas de téléphone pour prendre des photos, les plats qu’on mange pas ils les remettent le lendemain même s’ils sont périmés. Au secteur A, il y a que des Algériens et il y a pas de laissez-passer de l’Algérie, on est là pour rien. Dans ce secteur il y a pas la télé, il y a rien il y a pas de jeu, il y a rien, la bouffe est dégueulasse. Au centre de Nice, un algérien a été attaché et scotché pour être expulsé avec une escorte dans l’avion quand il est arrivé à l’aéroport en Algérie il était blessé et ses vêtements étaient déchirés. La police algérienne a demandé pourquoi il était comme ça, il a dit qu’il ne voulait pas être expulsé, la police a demandé à renvoyer le gars en France. »

Témoignage de M. K :
« Moi c’est la deuxième fois qu’ils m’ont envoyé au CRA, j’ai un garçon français de 4 ans. Je suis arrivé en 2002 en France, j’ai fait la maternelle, le collège, j’ai tout fait. Sauf que je suis rentré 14 ans en prison, tu vois le délire, c’est mon casier, il est sale. Et de là, l’année dernière je suis venu, je suis venu ici, j’ai fait trois mois pleins. J’ai rien à faire ici, je suis arrivé par visa par regroupement familial pour me faire une opération, j’avais un kyste à l’œil. Et voilà, j’ai fait mes papiers, mais j’ai grandi, je suis rentré dans la délinquance, en fait. Mon titre de séjour, il a périmé en 2024, j’étais en prison, j’ai pas pu le refaire. Je suis sorti, ils m’ont envoyé au centre, j’ai fait trois mois. Ils savent que je suis assigné à résidence chez ma mère, à Empalot. Ça fait 15-20 ans là-bas que c’est toujours la même adresse. Je suis sorti, j’ai signé mercredi, vendredi, mercredi, vendredi pendant un mois et demi. Jusqu’à que un soir, je me suis endormi au volant dans ma voiture, le moteur allumé. Et ils sont venus pour bruit sonore parce que j’ai un Golf R, il fait du bruit quand tu le laisses en mode parking. Et moi ça faisait deux jours que j’avais pas dormi, je m’étais endormi au volant, mais garé, devant chez moi. Ils sont venus, ils m’ont dit conduite sans permis, pas conduite sans permis, alcoolémie, pas alcoolémie. J’avais un petit peu de liquide sur moi. Et bref, ils m’ont pris en garde à vue, moi j’ai cru que j’allais sortir. Je me suis retrouvé avec 10 mois de prison, parce que je dormais dans ma voiture, le moteur allumé. Je suis sorti, et depuis, je suis là au CRA. Lundi, ça fait un mois. Mais moi, je le sais qu’ils vont me garder 90 jours, de toute façon. C’est ma deuxième fois au CRA. Je suis Algérien, c’est pour ça que je t’ai dit moi c’est 3 mois c’est juste pour me faire mal aux fesses sans être impoli, ils savent très bien qu’ils peuvent rien faire de moi. Moi je suis né à l’ancienne chez ma grand-mère, chez elle. Je suis même pas né à l’hôpital ça veut dire le consulat d’Algérie ils me connaissent pas. Je suis jamais allé en vacances en Algérie. Je suis jamais allé nulle part, je suis jamais sorti de la France, tu vois ce que je veux dire ? Ça veut dire, y a personne qui me connaît de nulle part, y a que la France qui me connaît. Tu veux m’envoyer en Algérie ? Ok, je veux bien. Mais tu veux m’envoyer chez qui, s’il te plaît ? Franchement, tu veux que je te dise quoi, moi ? Je sais pas. C’est invivable, y a pas de frigo, y a rien. T’as le droit de faire rentrer 5 articles, avant on avait le droit de faire rentrer un sac entier, tu vois ? Et ils ont fait exprès de nous interdire les boissons parce qu’il y a des boissons, tu peux les acheter à la machine, mais la petite bouteille de coca, elle coûte 2,50 €. Tu vois ce que je veux dire ? C’est parce qu’il font un magnifique bénéfice, c’est pour ça ils ont interdit les bouteilles, […] La police je te mens pas, il y a des bons et des mauvais partout, comme dans le SAMU, comme dans les pompiers, comme dans tout, tu vois.” 

Témoignage de H. B :
« J’ai été arrêté à Sète alors que je venais en France pour récupérer des papiers pour faire ma demande de renouvellement de passeport en Espagne. Je sais déjà ce qu’ils vont faire moi – parce que je me renseigne sur internet, et avec mon vécu ! Avant que je parle ils vont me rajouter un mois de plus, c’est déjà décidé. Je peux pas accéder à mon Gmail pour envoyer les papiers en Espagne. J’ai rien, ni cigarettes, ni vêtements, tout est mouillé, il fait froid. C’est Alcatraz ici, ils disent retenu mais c’est de la détention. Au tribunal on se met debout, on parle dans le vide, ça a été programmé, ils croient qu’on est bêtes. Il y a beaucoup de jeunes, moi j’ai 41 ans. Ils m’ont relâché, je suis allé à la gare pour quitter la France, la PAF m’a contrôlé et il m’ont ramené, ils veulent nous expulser mais ils nous laissent même pas partir ! La nourriture sincèrement c’est de la merde, il y a des trucs qui ont atteint la date de péremption, c’est végétarien il y a pas de viande, parfois du poisson entre guillemets. C’est Alcatraz faut voir comment c’est franchement. Pour nous les Algériens c’est difficile de refaire le passeport à cause de ce président de merde là. J’ai un asile en Espagne »

Si les préfectures et l’administration pénitentiaire collaborent depuis longtemps pour expulser les sortants de prison, la loi de janvier 2024 et la circulaire Retailleau d’octobre 2024 généralisent la double peine, facilitée notamment par « la menace pour l’ordre public ». La circulaire Retailleau appelle les préfectures à retirer les titres de séjour des personnes qui représentent une « menace » et à distribuer des arrêtés d’expulsion et des OQTF. Il n’existe aucune définition de la « menace pour l’ordre public », c’est laissé à l’appréciation de l’administration qui l’utilise très largement, par exemple pour des délits mineurs, comme le vol ou la mendicité. « La menace grave pour l’ordre public » permet, elle, de supprimer toutes les protections contre l’expulsion hormis le fait d’être mineur. Ainsi, les personnes ayant des enfants ou étant en France depuis l’enfance peuvent être expulsées si la préfecture a décidé de façon totalement arbitraire que ces personnes représentent une menace pour la société française.

Prise de parole du collectif Toulouse Anti CRA lors de la mobilisation nationale du 18 septembre 2025

La journée de mobilisation nationale du 18 septembre 2025 a rassemblé près de 40 000 personnes à Toulouse. Le collectif Toulouse Anti CRA était présent dans un grand cortège anti raciste, anti impérialiste et antisioniste, auprès du comité Vérité et Justice pour Bilal, d’AutonoMIE, de la Caselle, de l’AFA Tolosa, de la CREA Tolosa, de Secours Rouge, du Comité Soutien Palestine 31, de l’AG du Social, des grévistes de l’UCRM, et de RETSER31.

Depuis plus de quarante ans, l’État français durcit sa politique contre les personnes étrangères. Les lois racistes s’enchaînent et renforcent la répression et la criminalisation des immigré·es. Ces lois, accompagnées de discours racistes, sécuritaires et islamophobes, alimentent la haine et la suspicion envers les immigré·es, qui sont désigné·es comme des menaces potentielles. 

La dernière loi Asile et Immigration de 2024 a multiplié les obstacles à tous les niveaux : l’accès à la procédure d’asile a été durci, tout comme les conditions pour le renouvellement et l’obtention des titres de séjour. 

Par exemple, il faut désormais, en plus de justifier d’un bon niveau de français, souscrire un « contrat d’engagement au respect des principes de la République », un concept aux contours suffisamment flous qui renforce le pouvoir discrétionnaire des préfectures. De la même manière, la notion de « menace à l’ordre public » n’a aucune définition juridique : elle est laissée à l’appréciation de l’administration qui l’utilise très largement, et de façon totalement arbitraire, même pour des délits mineurs. Elle permet de placer les personnes en CRA avec ce motif. 

La circulaire Retailleau d’octobre 2024 appelle les préfectures à retirer les titres de séjour ou à ne pas les renouveler pour les personnes qui ont commis une infraction, peu importe le niveau de gravité, en utilisant la «menace pour l’ordre public».

Toutes ces mesures racistes permettent de créer une main d’œuvre jetable et expulsable. Les personnes sans papiers sont poussées à s’invisibiliser, à accepter n’importe quelles conditions de travail, à vivre dans la peur et sans droit.

Les centres de rétention administrative sont au cœur de la politique répressive contre les personnes sans papiers. Chaque année, entre 40 000 et 50 000 personnes sont séquestrées dans les centres de rétention dont plus de la moitié dans le département colonial de Mayotte. Rappelons que les CRA, dans leur forme actuelle, sont un héritage direct de la colonisation. Dans ces prisons, les personnes sans papiers subissent des violences et des conditions dégradantes, qui relèvent de la torture. Ce sont des lieux d’enfermement où les personnes peuvent mourir par privation de soin ou poussées au suicide.

La France et l’Europe ont mis en place des accords impérialistes avec les pays d’origine et de transit pour bloquer l’immigration et opèrent un chantage économique et aux visas avec ces États. Les laissez-passer constituent alors le nerf de la guerre pour procéder aux expulsions. Par exemple, en ce moment l’Algérie ne délivre plus de laissez-passer aux préfectures et malgré cela les personnes algériennes sont quand même traquées et gardées enfermées.

Pour finir, on peut rappeler que les luttes contre les politiques anti-migratoires sont indissociables des luttes anti-impérialistes. Le renforcement de la France en Kanaky, les discriminations à Mayotte et dans ses colonies en général, et la complicité de la France dans la colonisation de la Palestine par l’État sioniste, sont l’application de la politique coloniale française. 

Cette politique va de pair avec les violences faites aux immigrés, la fermeture des frontières et le business généré. La déshumanisation des personnes musulmanes, arabes, noires, est un continuum colonial raciste et islamophobe qui autorise le génocide des Palestiniens et les milliers de migrants qui sont tués en mer, à la rue et dans les prisons.

Il est urgent de nous mobiliser massivement contre ces politiques, pour la régularisation de tous les sans-papiers, pour les droits des mineurs isolés, pour l’abolition des centres de rétention et contre l’impérialisme.

Solidarité avec tous les immigrés, à bas le racisme d’État et l’impérialisme !

L’assemblée nationale a voté l’allongement de la durée de rétention à 7 mois.

La durée maximale a d’abord été de 6 jours et passe aujourd’hui à 210 jours.
La durée de rétention pourra encore être rallongée car l’Union Européenne prévoit l’enfermement jusqu’à 24 mois.

L’allongement s’appliquera pour l’instant aux personnes condamnées à une interdiction de territoire français (ITF) pour un crime ou un délit puni d’au moins cinq ans d’emprisonnement ou dont le comportement « constitue une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public« .

La « menace à l’ordre public » a été inscrite dans la loi Asile et Immigration de 2024, c’est le fer de lance du gouvernement contre l’immigration. Elle permet de placer les personnes en CRA avec ce motif. Il n’existe aucune définition juridique de la « menace pour l’ordre public », c’est laissé à l’appréciation de l’administration qui l’utilise très largement de façon totalement arbitraire même pour des délits mineurs.

La « menace grave pour l’ordre public » permet, elle, de supprimer toutes les protections contre l’expulsion sauf le fait d’être mineur. Cela signifie que les personnes qui ont des enfants et conjoint.es français.es ou sont en France depuis l’enfance peuvent être expulsées si la préfecture l’a décidé de façon totalement arbitraire.

Idem, la loi 2024 a rallongé la durée des obligations de quitter le territoire français (OQTF) à 3 ans et a fait disparaître aussi les protections qui existaient contre les OQTF afin d’enfermer et de déporter encore plus.

La circulaire Retailleau d’octobre 2024 vient renforcer la loi de 2024, elle appelle les préfectures à retirer les titres de séjour ou à ne pas les renouveler pour les personnes qui ont commis une infraction, peu importe le niveau de gravité, en utilisant la «menace pour l’ordre public».

Les personnes qui ne peuvent pas être expulsées (par exemple si la préfecture n’obtient pas de laisser-passez consulaire du pays d’origine) sont quand même enfermées et maintenues en CRA. A l’issue de la durée maximale d’enfermement, les préfectures et les juges peuvent décider de prolonger la torture et de les assigner à résidence jusqu’ à 135 jours.

Pour l’État, l’enfermement a un double objectif : déporter les personnes qui n’ont pas les bons papiers mais aussi les maltraiter et les punir, et leur rappeler qu’elles ne seront jamais tranquilles, et pourront être humiliées et violentées à tout moment.

À bas les frontières, les CRA et le racisme d’État !

L’enfermement administratif : dispositif colonial

Podcast de la table ronde organisée par le collectif Toulouse Anti CRA dans le cadre d’une action en soutien aux prisonnier·es du centre de rétention (CRA) de Toulouse (24 mai 2025)

Textes et podcast relayés par Enquête Critique et Spectre.


L’idée de cette table ronde a été de réfléchir à l’enfermement administratif (détention, internement ou rétention) comme un dispositif de répression du racisme d’État en montrant les liens dans le temps et l’espace. 
On a d’abord parler de la question de l’emprisonnement colonial et la détention administrative des prisonniers palestiniens puis de l’enfermement administratif en Algérie coloniale et montrer le continuum colonial avec l’enfermement, les déportations et les assignations à résidence des personnes étrangères en France aujourd’hui. Enfin, montrer rapidement le lien entre l’immigration et l’impérialisme autour de la question de l’externalisation des frontières et des déportations. 

Discussion avec Tom, militant anti-impérialiste et antisioniste et avec des membres du collectif Toulouse Anti CRA, collectif anticarcéral et antiraciste créé en février 2020 qui milite contre les centres de rétention administrative et contre le racisme d’État.

Écouter le podcast sur Spectre : https://spectremedia.org/enquete-critique/?playing=2263

Lire les interventions écrites sur le site Enquête Critique : https://enquetecritique.org/projets/prison-et-enfermements/article/l-enfermement-administratif-dispositif-colonial]

Ressources
– Sylvie Thénault, « Violence ordinaire dans l’Algérie coloniale, camps, internements, assignations à résidence »
– Marc Bernardot,« La tradition d’internement en France »
– FASTI –« Abrogeons le CESEDA »
 Centres et locaux de rétention administrative – Rapport national et local des associations 2024
 MIGREUROP – Réseau euro-africain d’associations de défense des droits
 ANAFE – Défense des droits des personnes étrangères aux frontières
 Toulouse Anti CRA, brochures citées à retrouver dans la rubrique Brochures :
> Enfermement au CRA, étapes et procédures
> La répression coloniale de l’État français contre les étranger·es à Mayotte
> Contre les prisons et les frontières, luttes contre les CRA, paroles de prisonnier·es de Toulouse

Soirée en soutien aux prisonnier.es du CRA de Toulouse

– 17h Table ronde
L’enfermement administratif : dispositif colonial
// en Algérie coloniale et rétention des étranger·es aujourd’hui en France // détention des palestinien·nes sous l’occupation israélienne
avec Toulouse Anti CRA & militant·es anti-impérialistes et antisionistes

– 19h Repas vegan
– 20h DJ set – BOTCHO – afro rave
17h-22h
La Chapelle – 36 rue Danielle Casanova
Participation libre (espèces uniquement) – accès PMR

Manifestation pour la libération des prisonniers politiques et du peuple sahraoui

Du 17 au 20 avril 2025 la Marche pour la Liberté passera par Toulouse. Partie d’Ivry le 30 mars et traversant la France puis l’Espagne en direction de la prison de Kénitra au Maroc, où elle arrivera le 2 juin 2025, elle a pour objectif de faire connaître la cause sahraouie et celle des prisonniers politiques.

Texte d’appel : https://iaata.info/Manifestation-pour-la-liberation-des-prisonniers-politiques-et-du-peuple-7544.html

Soutien matériel aux prisonnier·es du CRA de Toulouse

Afin de soutenir matériellement les prisonnier·es du centre de rétention de Cornebarrieu Toulouse, nous créons cette cagnotte qui servira à acheter ce dont les personnes enfermées ont besoin : nourriture, produits d’hygiènes, vêtements, cigarettes, billets de transport…

►  https://www.papayoux-solidarite.com/fr/collecte/soutien-materiel-aux-prisonniers-du-cra-de-toulouse-1

Merci pour votre soutien !

Prise de parole de Toulouse Anti CRA pour la journée internationale des migrant.es

Depuis plus de quarante ans, l’État français durcit sa politique contre les personnes étrangères. Les lois racistes s’enchaînent, renforçant la répression et la criminalisation des immigré·es. Ces lois sont accompagnées de discours à la fois racistes, sécuritaires et islamophobes, qui alimentent la haine et la suspicion envers les immigré·es, désigné·es comme des menaces potentielles.

La politique mortifère et impérialiste de fermeture des frontières a des conséquences concrètes et dramatiques pour les personnes qui vivent ou arrivent en France. Ces mesures ne cessent de tuer, la plupart du temps ces morts sont passées sous silence : à la frontière, dans les CRA, au travail, dans la rue.

La dernière loi Asile et Immigration, dite « loi Darmanin », raciste et assimilationniste, a multiplié les obstacles à tous les niveaux. Par exemple, un chantage est fait aux pays d’origine, la France donnant des visas aux ressortissants des pays qui collaborent pour bloquer l’immigration. L’accès à la procédure d’asile a été durci, tout comme les conditions pour le renouvellement et l’obtention des titres de séjour. Il faut désormais, en plus de justifier d’un certain niveau de français, souscrire un « contrat d’engagement au respect des principes de la République », un concept aux contours suffisamment flous qui renforce le pouvoir discrétionnaire des préfectures. Il s’agit de vérifier si les personnes étrangères adhèrent au « mode de vie » de la société française. De la même manière, la notion vague de « menace à l’ordre public » permet aux préfectures de décider de manière totalement arbitraire qui peut être expulsé du territoire.

Toutes ces mesures racistes permettent à l’État de créer une main d’œuvre jetable et expulsable. Les personnes sans papiers sont poussées à s’invisibiliser, à accepter n’importe quelles conditions de travail, à vivre dans la peur et sans droit.

Les centres de rétention administrative sont au cœur de la politique répressive contre les personnes sans papiers. Rappelons que les CRA, dans leur forme actuelle, sont un héritage direct de la colonisation. Dans ces prisons, les personnes sans papiers subissent des violences et des conditions dégradantes, qui relèvent de la torture. Ce sont des lieux d’enfermement où les personnes peuvent mourir par privation de soin ou poussées au suicide.

Voici maintenant les revendications portées par les collectifs de sans-papiers, les mineur.e.s isolé.e.s et les femmes en lutte, ainsi que la Marche des Solidarités. Ces revendications sont les suivantes :

  • pour l’égalité des droits de toutes et tous et la régularisation des sans-papiers
  • pour la fermeture des centres de rétention et la liberté de circulation
  • pour le logement de toutes et tous les sans-abris, avec et sans papiers, l’application de la loi de réquisition et l’abrogation de la loi Kasbarian-Bergé
  • pour l’accès de toutes et tous à la santé et à l’école
  • pour l’abrogation de la loi Darmanin, de toutes les lois racistes, du pacte migratoire européen et du règlement Dublin
  • pour la solidarité internationale avec tous les peuples en lutte pour la justice, la liberté, l’égalité et la fin du colonialisme de la Palestine au Sahel en passant par le Liban, de la Kanaky à la Martinique en passant par Mayotte.

    Faisons front, ensemble, contre le racisme d’État, le colonialisme et le fascisme ! Solidarité avec tous les immigrés !