Depuis plus de quarante ans, l’État français durcit sa politique contre les personnes étrangères. Les lois racistes s’enchaînent, renforçant la répression et la criminalisation des immigré·es. Ces lois sont accompagnées de discours à la fois racistes, sécuritaires et islamophobes, qui alimentent la haine et la suspicion envers les immigré·es, désigné·es comme des menaces potentielles.
La politique mortifère et impérialiste de fermeture des frontières a des conséquences concrètes et dramatiques pour les personnes qui vivent ou arrivent en France. Ces mesures ne cessent de tuer, la plupart du temps ces morts sont passées sous silence : à la frontière, dans les CRA, au travail, dans la rue.
La dernière loi Asile et Immigration, dite « loi Darmanin », raciste et assimilationniste, a multiplié les obstacles à tous les niveaux. Par exemple, un chantage est fait aux pays d’origine, la France donnant des visas aux ressortissants des pays qui collaborent pour bloquer l’immigration. L’accès à la procédure d’asile a été durci, tout comme les conditions pour le renouvellement et l’obtention des titres de séjour. Il faut désormais, en plus de justifier d’un certain niveau de français, souscrire un « contrat d’engagement au respect des principes de la République », un concept aux contours suffisamment flous qui renforce le pouvoir discrétionnaire des préfectures. Il s’agit de vérifier si les personnes étrangères adhèrent au « mode de vie » de la société française. De la même manière, la notion vague de « menace à l’ordre public » permet aux préfectures de décider de manière totalement arbitraire qui peut être expulsé du territoire.
Toutes ces mesures racistes permettent à l’État de créer une main d’œuvre jetable et expulsable. Les personnes sans papiers sont poussées à s’invisibiliser, à accepter n’importe quelles conditions de travail, à vivre dans la peur et sans droit.
Les centres de rétention administrative sont au cœur de la politique répressive contre les personnes sans papiers. Rappelons que les CRA, dans leur forme actuelle, sont un héritage direct de la colonisation. Dans ces prisons, les personnes sans papiers subissent des violences et des conditions dégradantes, qui relèvent de la torture. Ce sont des lieux d’enfermement où les personnes peuvent mourir par privation de soin ou poussées au suicide.
Voici maintenant les revendications portées par les collectifs de sans-papiers, les mineur.e.s isolé.e.s et les femmes en lutte, ainsi que la Marche des Solidarités. Ces revendications sont les suivantes :
- pour l’égalité des droits de toutes et tous et la régularisation des sans-papiers
- pour la fermeture des centres de rétention et la liberté de circulation
- pour le logement de toutes et tous les sans-abris, avec et sans papiers, l’application de la loi de réquisition et l’abrogation de la loi Kasbarian-Bergé
- pour l’accès de toutes et tous à la santé et à l’école
- pour l’abrogation de la loi Darmanin, de toutes les lois racistes, du pacte migratoire européen et du règlement Dublin
- pour la solidarité internationale avec tous les peuples en lutte pour la justice, la liberté, l’égalité et la fin du colonialisme de la Palestine au Sahel en passant par le Liban, de la Kanaky à la Martinique en passant par Mayotte.
Faisons front, ensemble, contre le racisme d’État, le colonialisme et le fascisme ! Solidarité avec tous les immigrés !