La journée de mobilisation nationale du 18 septembre 2025 a rassemblé près de 40 000 personnes à Toulouse. Le collectif Toulouse Anti CRA était présent dans un grand cortège anti raciste, anti impérialiste et antisioniste, auprès du comité Vérité et Justice pour Bilal, d’AutonoMIE, de la Caselle, de l’AFA Tolosa, de la CREA Tolosa, de Secours Rouge, du Comité Soutien Palestine 31, de l’AG du Social, des grévistes de l’UCRM, et de RETSER31.
Depuis plus de quarante ans, l’État français durcit sa politique contre les personnes étrangères. Les lois racistes s’enchaînent et renforcent la répression et la criminalisation des immigré·es. Ces lois, accompagnées de discours racistes, sécuritaires et islamophobes, alimentent la haine et la suspicion envers les immigré·es, qui sont désigné·es comme des menaces potentielles.
La dernière loi Asile et Immigration de 2024 a multiplié les obstacles à tous les niveaux : l’accès à la procédure d’asile a été durci, tout comme les conditions pour le renouvellement et l’obtention des titres de séjour.
Par exemple, il faut désormais, en plus de justifier d’un bon niveau de français, souscrire un « contrat d’engagement au respect des principes de la République », un concept aux contours suffisamment flous qui renforce le pouvoir discrétionnaire des préfectures. De la même manière, la notion de « menace à l’ordre public » n’a aucune définition juridique : elle est laissée à l’appréciation de l’administration qui l’utilise très largement, et de façon totalement arbitraire, même pour des délits mineurs. Elle permet de placer les personnes en CRA avec ce motif.
La circulaire Retailleau d’octobre 2024 appelle les préfectures à retirer les titres de séjour ou à ne pas les renouveler pour les personnes qui ont commis une infraction, peu importe le niveau de gravité, en utilisant la «menace pour l’ordre public».
Toutes ces mesures racistes permettent de créer une main d’œuvre jetable et expulsable. Les personnes sans papiers sont poussées à s’invisibiliser, à accepter n’importe quelles conditions de travail, à vivre dans la peur et sans droit.
Les centres de rétention administrative sont au cœur de la politique répressive contre les personnes sans papiers. Chaque année, entre 40 000 et 50 000 personnes sont séquestrées dans les centres de rétention dont plus de la moitié dans le département colonial de Mayotte. Rappelons que les CRA, dans leur forme actuelle, sont un héritage direct de la colonisation. Dans ces prisons, les personnes sans papiers subissent des violences et des conditions dégradantes, qui relèvent de la torture. Ce sont des lieux d’enfermement où les personnes peuvent mourir par privation de soin ou poussées au suicide.
La France et l’Europe ont mis en place des accords impérialistes avec les pays d’origine et de transit pour bloquer l’immigration et opèrent un chantage économique et aux visas avec ces États. Les laissez-passer constituent alors le nerf de la guerre pour procéder aux expulsions. Par exemple, en ce moment l’Algérie ne délivre plus de laissez-passer aux préfectures et malgré cela les personnes algériennes sont quand même traquées et gardées enfermées.
Pour finir, on peut rappeler que les luttes contre les politiques anti-migratoires sont indissociables des luttes anti-impérialistes. Le renforcement de la France en Kanaky, les discriminations à Mayotte et dans ses colonies en général, et la complicité de la France dans la colonisation de la Palestine par l’État sioniste, sont l’application de la politique coloniale française.
Cette politique va de pair avec les violences faites aux immigrés, la fermeture des frontières et le business généré. La déshumanisation des personnes musulmanes, arabes, noires, est un continuum colonial raciste et islamophobe qui autorise le génocide des Palestiniens et les milliers de migrants qui sont tués en mer, à la rue et dans les prisons.
Il est urgent de nous mobiliser massivement contre ces politiques, pour la régularisation de tous les sans-papiers, pour les droits des mineurs isolés, pour l’abolition des centres de rétention et contre l’impérialisme.
Solidarité avec tous les immigrés, à bas le racisme d’État et l’impérialisme !