05 mars 2020
Plusieurs personnes ont voulu témoigner collectivement de ce qu’elles subissent. On a d’abord eu Y qui sera déporté dimanche suite à un visa périmé. Il a besoin de vêtements pour arriver correctement habillé chez lui. « Ils m’ont contrôlé, mon visa est périmé, ils m’ont mis au CRA 8 jours. C’est la première fois qu’on me met des menottes, je comprends pas pourquoi ils les mettent dans le dos. Je suis enfermé pour un visa !« .
Puis B a pris la parole, il est enfermé depuis le 22 février. Il est sorti de Seysses et a été placé au CRA.
- Il nous fait part d’un problème avec un policier en particulier qui pose problème : il touche les nouveaux arrivants au CRA, il s’agit d’agressions sexuelles selon les explications. « Il provoque pour nous envoyer en prison et on peut rien faire ». « Le policier fait ça devant tout le monde pour que tout le monde voit. » Ils vont essayer de relever son matricule.
- La nourriture n’est pas halal, ils ne peuvent pas prendre de nourriture dans les chambres alors que le dîner est à 19h30, ils ont faim la nuit. Ils mangent des sandwichs à la mayonnaise. Ils sont nombreux à ne rien manger. Un des retenus a été opéré, il a un certificat médical de son opération, mais il ne mange rien non plus.
- Il fait froid, il n’y a pas de chauffage, pas de shampoing.
- Hier matin vers 8h, le visage d’un des camarades a gonflé « comme un ballon de foot », ils ne l’ont pas emmené à l’hôpital, ils ne sont venus qu’à 11h, ils lui ont donné du Dafalgan (paracétamol) et de l’Augmentin, un antibiotique pour ce qui semble être une grosse allergie (?) « Le médecin ne donne que du Doliprane et du Valium, il ne soigne pas, on a peur de mourir ici, on a peur qu’il nous arrive quelque chose. Voilà ce qu’on a à dire, on s’est mis d’accord pour vous dire ça »